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L’économiste franco-suisse Michel Laloux analyse la crise du franc fort en Suisse. Il propose des solutions pratiques, novatrices et… décoiffantes pour assainir l’économie du pays. Entretien

Martin Bernard

20 novembre 2015 – Il y a quelque chose d’indécent à faire autant d’argent avec de l’argent.» Cette phrase du financier milliardaire George Soros résume l’une des caractéristiques les plus méconnues de la pensée économique actuelle, à savoir le fait de considérer la monnaie comme une marchandise, que l’on peut stocker, vendre et qui peut «rapporter». Or, cette pensée est l’une des sources de l’actuelle crise suisse du franc fort. Elle a conduit, fin 2011, la Banque nationale suisse (BNS) à lancer un programme de rachat de devises étrangères afin de garantir la stabilité de l’économie nationale, en maintenant un taux plancher de 1,20 franc pour 1 euro. Le 15 janvier 2015, la BNS a cependant décidé soudainement d’abandonner sa politique interventionniste.

L’économie polluée par la spéculation

Que révèle la crise du franc fort sur l’état de l’économie suisse? «Le fait que le franc soit devenu plus «fort» ne tient en rien à l’état réel de l’économie suisse, mais à la spéculation, c’est-à-dire au fait d’acheter une chose — dans ce cas des devises — et de la revendre à un prix supérieur sans que l’on y ait ajouté une valeur, par sa propre activité», explique Michel Laloux qui constate: «Cette situation révèle l’aspect maladif du système économique tel qu’il est conçu actuellement.»

Dans son livre, l’économiste affirme que la spéculation pollue l’économie réelle. Pourtant, spéculer n’est-il pas inhérent au fonctionnement de l’économie? Michel Laloux répond sans détour par la négative: «La spéculation se développe du fait que la monnaie est considérée comme une marchandise que l’on peut stocker, vendre et acheter, comme nous vendons ou achetons du blé. Or, ce n’est pas la nature profonde de la monnaie d’être une marchandise. Sa nature est d’être une unité de compte.»

=> Lire la suite de l’entretien en PDF : Article Michel Laloux

Michel Laloux, Dépolluer l’économie – Tome 1: Révolution dans la monnaie, Démocratie évolutive, 2014, 312 p. / Cliquez sur ici pour commander le livre.

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