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Je publie ci-dessous un texte satirique de Nicolas Tavernier, fils d’une ancienne présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI). Ce « conte » revient sur les accusations de dérives sectaires proférées récemment, sans aucune base factuelle, sur les ondes de France Inter à l’encontre de l’anthroposophie. Il fait écho à mon enquête sur l’imposture Grégoire Perra, publiée en juillet dernier sur ce blog.

Nicolas Tavernier

13 octobre 2019 – Il était une fois, dans le Royaume de l’Arrogance, une rumeur qui courait, qui courait… À cette époque, pourtant si transparente, rien ne semblait pouvoir l’arrêter… Celle-ci affirmait qu’une école embrigadait ses élèves pour en faire les messagers d’un projet Divin : « Le but de cette pédagogie n’est pas d’enseigner, mais de sauver l’âme des enfants, qui doivent rencontrer le Christ éthérique et ne pas finir dans la race des méchants, car d’ici quelques millénaires s’esquissera une séparation de l’humanité en deux races, les bons et les méchants. »

À l’origine de cette rumeur persistante, un professeur foldingue tellement aigri de n’avoir pu dévorer impunément une petite tête blonde qu’il voua sa vie à détruire son ancienne école… Pendant des années, ce grand méchant Prof abreuvait les échotiers de ses mensonges, drapés dans une telle apparence de vérité, que certains ne se donnaient même plus la peine d’appliquer les fondements de leur métier : vérifier ! L’un d’entre eux, un GRAND JOURNALISTE de la radio officielle du Royaume – France-Entière -, asséna même sur ses ondes (pourtant «bien-pensantes ») : «  Rudolf Steiner, le créateur de la biodynamie, qui a créé aussi un mouvement de théosophie, l’anthroposophie, bref, ce qui a valu des dérives sectaires, surtout dans le mode éducatif, mais pas uniquement » (France-Inter, Carnets de campagne du 4/9/19, extrait audio ci-dessous).

 

À l’écoute d’une telle allégation, un petit sujet du Royaume, qui connaissait bien l’école pour y avoir séjourné, et qui connaissait bien les sectes tant sa mère les combattait toujours, alerta ce « journaliste » des intentions du « grand méchant Prof », et avoua être choqué par tant d’approximations entendues sur les ondes royales qui atteignaient tous les sujets. Ne doutant jamais, celui-ci rétorqua tout de go que : « Relayer des points de vue qui ouvrent un débat est une des premières honnêtetés journalistiques plutôt que d’afficher son avis comme seule vérité, ce que vous semblez faire. » Ouh la la! « … ce qui a valu des dérives sectaires, surtout dans le mode éducatif… », n’est-ce pas cela une « vérité » assénée ? « Ouvrir un débat », ne nécessite-t-il pas de donner la parole à plusieurs parties ? Se demandait naïvement le petit sujet…

Insatisfait de cette réponse, il recommanda au GRAND JOURNALISTE de garder pour lui son arrogance ainsi que sa piètre leçon de journalisme et se tourna, pensant trouver secours, vers la bonne fée Médiatriste. Celle qui d’un coup de baguette magique, pensait-il, devrait trouver le point d’équilibre entre ces deux points de vue, car tel était son rôle… Le petit sujet lui exposa donc les faits. Prudente et professionnelle, elle (la médiatrice de Radio-France, donc !) lui répondit avoir besoin « d’informations complémentaires sollicitées auprès d’interlocuteurs », concernant les dérives sectaires de la pédagogie Steiner (probablement la Miviludes et l’UNADFI). Le petit sujet se sentit aussitôt rassuré et se dit qu’il n’aurait pas procédé autrement. Tenu en haleine, il avoua même à la bonne fée être « sincèrement intéressé par des preuves tangibles » de ces terribles accusations. Il était prêt, lui disait-t-il, « à revoir son jugement sur son école » si de tels éléments lui étaient apportés.

Une semaine passa, dans la grande impatience de la réponse… Quelle surprise, quelle déception !!! Au lieu de la sage attitude, attendue d’une fée, le petit sujet reçut une réponse partisane et tellement dénuée de bon sens qu’il n’en revint toujours pas. Médiatriste lui répondit ainsi : « Chères auditrices, Chers auditeurs, suite à votre courriel au service de la médiation, nous avons contacté Philippe Bertrand qui tient à vous apporter un éclairage. Voici sa réponse :  “Nous avons réalisé un entretien avec la directrice du magazine Village dont le dernier numéro s’ouvre sur le développement des cultures agricoles et viticoles en biodynamie. (…) Nous n’avons pas prétendu taxer le mouvement, y compris dans sa version éducative, de sectaire, car cela n’est ni notre mission, ni de notre compétence. (…)” »

Le GRAND JOURNALISTE ne voulait donc pas parler de « dérives sectaires » de la part de la pédagogie Steiner, du fait que ce n’est « ni sa mission, ni de sa compétence ». Pourquoi l’a-t-il alors proclamé, de sorte que tous les sujets du Royaume ont pu l’entendre ? Cette rumeur lui chatouillait-elle les papilles ? Était-elle si douce à son oreille qu’il ne put se retenir de la partager ?

Las devant tant de mauvaise foi, le petit sujet décida de narguer un peu la belle fée pour en savoir plus… Il lui adressa un SMS – SimpleMessageStupéfait – pour s’étonner de cette réponse spécieuse. Et, pour bien pointer son incurie, le petit sujet appuya là où ça fait mal. Il lui dit en substance : « Vous n’avez pas dû obtenir les confirmations tant attendues de dérives sectaires de la pédagogie Steiner. (…) Dans votre réponse officielle de médiatrice, il [Philippe Bertrand] nie l’évidence en disant ne jamais avoir parlé de dérives sectaires. Dingue !!! Il s’appuie juste sur un courrier d’auditeur, quelle tristesse journalistique… Et vous défendez sa position ? »

La fée, d’ordinaire si calme (c’est d’ailleurs sans doute pour cette qualité qu’elle fut propulsée à ce poste) sortit de ses gonds, allant même jusqu’à menacer de « juridique » le naïf petit sujet… Elle lui répondit très exactement que : « Il n’y avait pas de cas avérés de dérives de nature sectaire. En revanche, concernant ses écoles, [la Miviludes] demande au grand public de rester vigilant sur certains points (…) la question de la couverture vaccinale (…) et il y a un flou sur le respect du socle commun de connaissances et de compétences (…) ».

Interloqué par tant de mauvaise foi, mais tout tremblant à l’idée du « juridique » qu’il s’imaginait terrible, il lui répondit tout de même : « Bertrand parle de dérives sectaires a des millions d’auditeurs, et tu me réponds “socle commun de connaissances”, c’est énorme !!! En plus, tu me menaces de “juridique”, et m’interdit d’utiliser ton numéro que tu m’avais donné, énorme encore ! Ne t’inquiète pas, il ne vaut pas la peine d’être conservé. Quant au “juridique”, c’est quand tu veux. J’ai déjà à mon actif quatre procès, quatre victoires. Bonne continuation »

La fée Médiatriste ne donna plus signe de vie au petit sujet, qui lui, ne ferma plus l’œil de la nuit, terrifié à l’idée de voir surgir le monstre « juridique ».

La Morale de cette histoire, c’est qu’il n’y en a aucune… Oh si, pardon… : Un journaliste a toujours raison ! N’est-ce pas, Monsieur de Ligonnès ?

Nicolas Tavernier, fils de Janine Tavernier, ex-présidente de l’UNADFI.

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